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  • Rémy Canuti

Identité et collectivités locales « Ici, vous verrez, ce n'est pas pareil… »






Pour m’être retrouvé quatre fois en poste de direction générale, dont trois en tant que DGS de collectivités locales, je puis témoigner d’avoir toujours été reçu par l’équipe politique ou par de futurs collègues fonctionnaires par les mots suivants : « Ici, vous verrez, ce n’est pas pareil. »


Était-ce vrai ? Sans doute ce « ici » était-il pensé comme un lieu de particularités censé distinguer justement le collectif présent d’autres groupes. Du folklore local pour ainsi dire, dans le sens de ce qui s’origine localement, mais concerne la vie professionnelle.


La notion de folklore est née au XIXe siècle, comme l’étude des croyances mythiques intéressant une société dont le système social n’est plus en place, mais dont les rites sont encore, sous quelque forme diminuée ou affaiblie, maintenus ou en tout cas mobilisables par l’imaginaire collectif. Il est souvent question d’origine ou de personnages ou d’archétypes permettant la mise en situation de divers sentiments ou de manières d’être.


On y retrouve les anciennes tentatives de distinction qui permettaient à chaque village, chaque paroisse, chaque clocher, de proclamer son identité souvent, il est vrai, en comparaison avec les autres.


Cette distinction se retrouve à chaque échelon administratif local, de la commune au département, jusqu’à la région, en passant par les communautés de communes qui commencent elles aussi, signe de leur intégration dans le paysage culturel et dans l’imaginaire collectif, à se sentir différentes des autres parce qu’elles sont… elles-mêmes justement.


Comment appréhender cette revendication d’identité particulière en tant que manager ?


Il est certain que l’identité, si souvent retenue comme vecteur de différenciation et, en ce sens, parfois crainte et dépréciée, reste l’une des questions fondamentales qui intéresse tout groupe structuré : dans les collectivités locales ou les EPCI, elle concerne les équipes, les services, les directions, les communes, la majorité politique…


Ce que signifie cette apostrophe « ici, ce n’est pas pareil », c’est qu’« ici », on est conscient de ses origines, de la manière dont le collectif s’est formé, pour le meilleur et pour le pire, et que le chef, le directeur ou qui que ce soit qui souhaite « prendre les rênes » de cette organisation doit travailler avec cette particularité et idéalement la faire sienne.


C’est une clef que l’on donne au manager, de crainte qu’il ne la trouve pas ou qu’il l’ignore, ce qui serait désastreux. Cette clef devrait lui permettre de piloter, de diriger, bref de faire tout ce que doit faire un manager, mais qui tient compte des spécificités du groupe et de l’idéal qui l’anime.


Une assimilation d’autant plus naturelle que le manager aura, lui, adopté les us et coutumes locales et intégré « qu’ici, vous verrez, ce n’est pas pareil qu’ailleurs ! »


Rémy CANUTI


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